Quels masques protègent et comment les porter correctement?
Les masques de protection seront bientôt davantage accessibles et portés en Suisse. Vous trouverez tout ce qu’il faut savoir à ce sujet dans notre grand guide visuel.

22 avril 2020
Patrick Vögeli, Alexandra Bröhm, Sebastian Broschinski, Marc Brupbacher

Faut-il, oui ou non, porter un masque? Le débat fait rage depuis des semaines. De nombreux experts, à l’instar de l'épidémiologiste Marcel Salathé, estiment que les masques jouent un rôle important pour endiguer l'épidémie. Après tout, de nombreuses personnes infectées ne présentent aucun symptôme ou seulement des symptômes légers, au point de ne même pas savoir qu'elles sont malades. «C’est tout simple: si tout le monde porte un masque, les malades en portent un aussi», explique Alexander Kekulé, éminent professeur de virologie en Allemagne. Mais d'autres doutent plutôt de l'effet. L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) a longtemps déconseillé de rendre les masques obligatoires. Mais, depuis, le problème de pénurie en Suisse a été résolu. «Nous partons du principe que le marché mondial fournira de nouveau suffisamment de masques», a déclaré Daniel Koch, de l'OFSP, lors d'une conférence de presse la semaine dernière. Une majorité de la population suisse est d’ailleurs favorable à une obligation générale de porter des masques en public, selon un sondage réalisé par Tamedia, l’éditeur de ce journal.

Mais certains doutent de l'effet d’une telle mesure. L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) a longtemps déconseillé de rendre les masques obligatoires. Depuis, le problème de pénurie en Suisse a été résolu. «Nous partons du principe que le marché mondial fournira de nouveau suffisamment de masques», a déclaré Daniel Koch, de l'OFSP, lors d'une conférence de presse la semaine dernière.

Voici la bonne nouvelle. La mauvaise, c’est que de nombreuses personnes portent ces masques de protection de manière incorrecte. Nous montrons ce à quoi il faut faire attention.

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Les plus grandes erreurs

La plupart des gens supportent rapidement mal le port d’un masque. Ils commencent alors à le pincer et à le tirer vers le haut ou vers le bas. C’est justement ce qu’il faudrait éviter de faire. Si vous décidez de porter un masque, il ne faut pas le toucher une fois en place. Si vous continuez à le mettre et à l'enlever sans vous désinfecter les mains, autant ne pas en porter. Il n'est pas facile de rester discipliné. Mais, lorsqu'ils sont utilisés correctement, les masques peuvent constituer une barrière importante contre la propagation de la maladie, selon divers experts.

Faux!
Le masque doit toujours couvrir le nez.
Faux!
Le menton doit également toujours être entièrement recouvert.
Faux!
Le masque ne doit pas pendouiller librement au-dessus des oreilles, mais il doit être attaché de façon serrée.
Faux!
Le masque ne doit jamais être placé sous le menton pour soulager la tension.
Voici un port correct!
Juste!
Le masque doit couvrir tout le nez et le menton. Il doit être serré de manière à être proche du visage: il ne faut pas laisser d’espace.
Voici ce qu’il faut faire:
  • Avant de le mettre, il faut se laver les mains.
  • Dans le cas d'un masque bicolore, le blanc est à l'intérieur, du côté du visage, le bleu à l'extérieur.
  • La tige métallique doit être placée en haut, de façon à pouvoir être pincée sur le cartilage nasal et d’épouser la forme du nez. Un masque bien porté ne doit pas faire de buée sur les lunettes.
  • Il faut ensuite tirer la partie inférieure du masque pour la fixer sous le menton
  • Une fois mis en place, il faut éviter de le toucher. Si vous le faites, lavez-vous à chaque fois les mains. Le masque devient humide après quelques heures et il faut le changer. Selon l’OFSP, un masque peut être porté jusqu’à huit heures. Le masque s’enlève par derrière: il ne faut pas toucher le devant.
  • Jetez le masque utilisé dans une poubelle fermée et lavez-vous les mains.

Ce n'est pas parce que vous portez un masque que vous devez vous sentir trop en sécurité. Les règles d'hygiène et la distance sociale sont toujours aussi importantes.

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Quels types de masques sont disponibles

Masques respiratoires (avec et sans valve)
FFP1, FFP2, FFP3
  • Le sigle FFP signifie filtering face fiece. FFP1, FFP2 et FFP3 assurent une protection à 80, 94 et 99% contre les virus.
  • Avec ces masques, le porteur, par exemple un soignant ou un médecin, se protège contre les infections, car l'air qu'il respire est filtré de l'extérieur avant qu’il ne soit inhalé.
  • Les filtres à particules capturent également la poussière, les vapeurs ou les micro-organismes.
  • En principe, il est réservé au personnel médical.
  • Attention: les masques FFP avec valves ne protègent pas les autres, car seul l'air inhalé est filtré. Les personnes malades du Covid-19 ne doivent en aucun cas porter ce type de masques.
  • Les valeurs de protection ne s'appliquent que si le masque est parfaitement adapté, de sorte que même «des poils de barbe sur la ligne d'étanchéité entre le respirateur et la peau du visage peuvent nuire à l'effet protecteur», comme le souligne l'Institut Robert Koch.
Masques d'hygiène ou masque chirurgical
Type II ou IIR
  • Ces masques sont destinés en premier lieu aux personnes présentant des symptômes de maladie. Ils protègent l'environnement contre les agents pathogènes infectieux provenant du nez et de la bouche du porteur. Portés par l’entourage, Ces masques peuvent donc réduire le risque d'infection chez les personnes âgées et les malades chroniques.
  • Ils n'offrent pas une protection fiable contre les infections car ils ne sont pas équipés de filtre et que beaucoup d'air est aspiré sur les bords.
  • Ils empêchent toutefois que les muqueuses de la bouche et du nez ne soient touchées par des mains éventuellement contaminées.
  • Après un usage unique, jetez-les immédiatement et lavez-vous les mains à l'eau et au savon.
Masques en tissu faits maison
  • Si vous ne pouvez pas acheter un masque, vous pouvez aussi le coudre ou le fabriquer vous-même.
  • Il est préférable d'utiliser un matériau comme le coton, qui peut être lavé à chaud. Idéalement, le masque devrait avoir plusieurs couches.
  • Certaines tutoriels sur Internet recommandent l’utilisation de sacs d’aspirateurs filtrant les particules. C’est à éviter, car ce matériau n’est pas destiné à filtrer de l’air inhalé et peut contenir des microfibres dommageables pour la santé.
  • Comme les masques d’hygiène, les masques en tissu ne vous protègent pas vraiment des infections, mais ils protègent votre entourage.
  • On trouve de nombreux tutoriels sur la façon de fabriquer soi-même un masque. Il y en a même pour ceux qui n'aiment pas coudre!
  • En France, après la consultation de 150 experts, l’Association française de normalisation (Afnor) publie le 27 mars ses propres modèles de masques, et l’Académie de médecine recommande le port obligatoire du masque «alternatif» pour les sorties nécessaires en période de confinement.

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Les questions et réponses les plus importantes

Les masques protègent-ils contre les infections?
Une équipe dirigée par l'épidémiologiste anglais Tom Jefferson, de l'Université d'Oxford, a récemment passé en revue quatorze études pour enfin répondre à la question de savoir dans quelle mesure les masques protègent réellement contre les infections virales. Le résultat n'est pas très satisfaisant pour ceux qui aiment les réponses claires: l'équipe de Jefferson n'a pas trouvé la preuve concrète de l’effet des masques sur le nombre d'infections. Ce n'est qu'en combinaison avec d'autres mesures que les masques pourraient être efficaces. Dans une interview à la télévision alémanique, Tom Jefferson a proposé que la situation actuelle soit mise à profit pour lancer d'autres études sur le sujet. Un article du British Medical Journal, auquel le néonatologiste suisse Manuel Schmid a collaboré, n'a pas non plus réussi à prouver clairement que les masques protègent contre l'infection par le coronavirus. Mais les chercheurs sont néanmoins arrivés à la conclusion suivante: «Le Covid-19 étant une menace très sérieuse, nous recommandons de porter des masques en public.» Même un petit effet pourrait sauver des vies, estiment les scientifiques. Il y a quelques jours, une équipe sino-britannique s'est également exprimée en faveur du port de masques dans la revue scientifique Lancet . Les auteurs ont écrit que le port d'un masque n’a pas grand impact au niveau individuel, mais en tant que mesure globale, si tout le monde y adhérait, il pourrait aider à contenir l'épidémie.
Comment le masque protège-t-il?
Si l'objectif principal est de se protéger des virus des autres, les simples masques en tissu et les masques d'hygiène sont peu utiles, car ils n’isolent pas hermétiquement la bouche et le nez. Ces masques empêchent certes les grosses particules d'entrer, mais ne sont pas équipés de filtres pour protéger contre les virus. En effet, les coronavirus sont environ 1000 fois plus petits que la section d'un cheveu et passent donc par les interstices entre les fibres du papier des masques. L'agent pathogène peut être aspiré par les ouvertures latérales des masques lors de la respiration. Ou bien le virus peut s'accrocher à des masques de classe de protection inférieure et pénétrer dans le corps lors de la prochaine respiration. Seuls les masques spécialisés N95 peuvent protéger. Ils n'offrent pas une sécurité absolue, mais atteignent des valeurs très élevées lors des tests. Toutefois, les masques N95 sont réservés au personnel soignant qui s'occupent quotidiennement de personnes infectées et ne sont pas destinés à la population générale, car le matériel disponible est encore insuffisant. Les masques FFP avec une valve au milieu sont souvent montrés dans les médias. L'Institut fédéral allemand des médicaments et des dispositifs médicaux (BfArM) explique que «les masques sans valve filtrent à la fois l'air inhalé et l'air expiré et offrent donc à la fois une autoprotection et une protection contre les corps étrangers. Les masques à valve ne filtrent que l'air inhalé et ne sont donc pas conçus pour la protection des autres.» On peut également être infecté par des gouttelettes qui pénètrent dans l'œil. C’est la raison pour laquelle, le personnel soignant porte aussi des lunettes de protection ou un garde-face, qui est une espèce de vitre de protection.
Comment le masque protège-t-il les autres?
Le port de masques protège avant tout les autres de sa propre infection, ce qui fait dire au virologue allemand Christian Drosten que le fait de porter un masque en public est un «geste de politesse». Si tout le monde met un masque en public, il y a aussi un effet de protection collective pour la personne qui le porte: on est protégé parce que la personne d'en face, qui ne sait peut-être pas encore qu'elle est infectée, porte également un masque. On a de plus en plus de raisons de penser que les personnes infectées sont contagieuses un ou deux jours avant de tomber malades. On appelle cela l’état présymptomatique. Dans une nouvelle étude réalisée en Chine, les auteurs supposent que 44% des nouvelles infections surviennent avant que quiconque ne présente des symptômes. D’une façon générale, on en sait encore trop peu sur le nouveau coronavirus et son mode de transmission. Par exemple, la question de savoir si le virus se propage aussi par les aérosols est toujours ouverte. Mais cette question est cruciale lorsqu'il s'agit de savoir si les masques d’hygiène simples sont efficaces ou insuffisants. Les aérosols sont de minuscules gouttelettes que l'on disperse lorsque l'on parle. Les masques en tissu et les masques d’hygiène ou chirurgicaux sont les plus susceptibles de retenir les plus grosses gouttelettes qu’on vaporise lorsqu’on tousse ou qu’on éternue. En revanche ces masques ne bloquent pas complètement les aérosols. Ils peuvent néanmoins réduire fortement la quantité de virus pulvérisés. Dans une étude publiée dans le magazine «Nature Medicine» début avril, les auteurs ont montré que même de simples masques réduisent au moins la quantité de virus qu'une personne infectée peut diffuser. Lorsqu’on éternue ou qu’on tousse sans tenir le coude devant la bouche, des gouttelettes peuvent être projetées dans l'environnement à 180 km/h et voler plus loin que la distance minimale de 2 mètres. Même le port d'un simple masque empêche les virus de se propager sans contrôle.
Pourquoi l'OFSP déconseille-t-il encore le port des masques?
Les masques n'offrent «aucune protection réelle contre les virus», a déclaré à plusieurs reprises Daniel Koch, de l'OFSP. Le site de l'OFSP indique même explicitement que «les personnes en bonne santé ne doivent pas porter de masque d'hygiène en public». Ces derniers ne protégeraient pas efficacement contre l'infection. Pendant longtemps, il y a aussi eu trop peu de masques en Suisse, c'est pourquoi la première priorité a toujours été de fournir ces masques en quantité suffisante au personnel soignant. La pénurie semble désormais comblée. «Il ne devrait plus y avoir de pénurie de masques», estime Daniel Koch. Actuellement, la Confédération dispose d'environ 20 millions de masques de protection, et d'ici à la fin d’avril il devrait en avoir 100 millions. L'OFSP n'a pas l'intention d'introduire une obligation générale de porter des masques dans un avenir proche, comme l'a encore déclaré Patrick Mathys, de l'OFSP, lors de la conférence de presse du 20 avril. Néanmoins, les masques joueront désormais un rôle plus important dans les concepts de protection individuelle, par exemple lors d'une visite chez le coiffeur. Dans un avenir proche, la question de savoir si le port du masque sera également obligatoire dans les transports publics ou lors des achats reste ouverte. Mais Patrick Mathys laisse entendre que les masques d’hygiène joueront un rôle plus important qu'auparavant dans le concept du Conseil fédéral.
Que recommandent les autres autorités?
Le Center for Disease Control and Prevention américain (CDC) et l'institut allemand Robert Koch (RKI) ont également déconseillé, dans un premier temps, l’utilisation d’un masque à la population générale. Aujourd'hui, tous deux ont changé d'avis: le port de masques en tissu non médical (même faits maison) est recommandé partout où il est difficile de se tenir à distance des autres – par exemple dans les supermarchés et les pharmacies. Le RKI corrige également le tir et conseille désormais de porter un masque à titre préventif pour les rhumes, afin de ne pas mettre en danger les autres en éternuant, par exemple – et dans certains les lieux publics, comme dans les transports publics. Il est toutefois important de manipuler le masque correctement. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a également déclaré , le 6 avril, que les masques pourraient effectivement contribuer à la limitation de la propagation du virus Sars-CoV-2.
Que recommande un épidémiologiste sud-coréen à la Suisse?
L’appel à la population suisse est lancé à 9000 kilomètres d'ici. Tous les habitants de la Suisse devraient porter des masques de protection pour lutter contre le Covid-19, comme cela a été fait en Corée du Sud. L'épidémiologiste Chun Byung-chul le recommande dans une lettre adressée à un médecin suisse. L'expert de l'Université de Corée vit lui-même en Corée du Sud – qui est considérée comme le pays qui a contenu la propagation du virus sans bloquer toute la vie publique. Selon Chun Byung-chul, les premiers symptômes de Covid-19 sont très légers, ce qui rend difficile de dire qui est infecté et qui ne l'est pas. «Les masques peuvent réduire la propagation des gouttelettes contenant le virus.» Bien qu'il n'existe pas d'études qui prouvent un effet épidémiologique des masques d’hygiène et artisanaux, celui-ci est constaté dans la pratique clinique. Chun Byung-chul précise que ses recommandations sont également adressées au Conseil fédéral. George Gao, virologiste et directeur du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, a également publié une mise en garde dans la revue «Science»: «Les États-Unis et l'Europe font une grosse erreur en ne faisant pas porter de masques à leurs habitants. De nombreuses personnes sont atteintes d'une infection asymptomatique ou présymptomatique. S'ils portaient un masque, cela pourrait empêcher les gouttelettes qui transmettent le virus de s'échapper et d'infecter d'autres personnes». De nombreux pays européens suivent déjà ces conseils. En République tchèque, par exemple, personne n'est autorisé à quitter la maison sans se couvrir la bouche et le nez. En Allemagne, les masques de tous les jours ou, en remplacement, les foulards ou les écharpes sont désormais obligatoires dans dix des seize États fédéraux. Jusqu'à présent, il n'y a pas de consigne uniforme: la chancelière Angela Merkel n'a fait que «recommander fortement» le port de masques dans les bus et les trains ainsi que dans les magasins de détail. En Autriche, les citoyens devront porter des protections buccales et nasales dans les supermarchés jusqu'à nouvel avis.
Quelles sont les branches qui prévoient de rendre les masques obligatoires pour les employés en Suisse?
Dans un document de réflexion, l'Association suisse des moniteurs d'auto-école propose un «port obligatoire du masque de protection pour les apprentis conducteurs». Le commerce de détail y réfléchit également: l'Association des succursales suisses préconise des «exigences hygiéniques plus strictes» pour permettre à de nombreux magasins de rouvrir rapidement. Les projets de Coiffure Suisse, l'association des coiffeurs suisses, sont les plus avancés. Non seulement l’association prévoit une obligation de port de masque pour les coiffeurs et leurs clients, mais elle a déjà un concept pour l'approvisionnement en matériaux. Les hôteliers et les restaurateurs travaillent également sur des projets visant à accueillir de nouveau les clients dans un environnement sûr. «Les masques pourraient être un élément utile pour soutenir la sortie du confinement», affirme l'association professionnelle Hotelleriesuisse.
Peut-on réutiliser un masque?
En fait, jusqu'avant l'épidémie, il était clairement recommandé de ne pas utiliser deux fois un masque d'hygiène et de le remplacer dès qu'il devenait trop humide. Mais à une époque où tous les équipements médicaux sont rares, des règles différentes s'appliquent. En ce qui concerne les masques d’hygiène ou en tissu, le virologiste Christian Drosten, de l'Hôpital de la Charité, à Berlin, assure qu'il suffit de les mettre dans le four à 70 degrés jusqu'à ce qu'ils soient secs. De cette façon, ils pourraient être utilisés deux fois, mais toujours par la même personne. Les masques en tissu sont également lavables à 60 degrés. Lors de la manipulation des masques, il faut également faire attention à ne pas toucher l'avant, où se trouvent la plupart des virus. Les masques en papier ne doivent pas être nettoyés avec des désinfectants, car cela endommage le masque.
Peut-on stériliser les masques de protection au micro-onde?
Non. Pour nettoyer les masques en tissu, vous devez les laver dans la machine à laver, de préférence à 60 degrés. Des incendies se sont déjà produits aux États-Unis parce que des personnes ont essayé de stériliser au micro-onde leurs masques, dont une partie métallique sert de pince-nez.
Que valent les masques en tissu (faits maison)?
Si possible, ils doivent être fabriqués en coton pour pouvoir être lavés à chaud, et ils doivent posséder plusieurs couches. Les masques en tissu ne protègent pas le porteur contre les infections. Mais ils protègent les autres, dans une certaine mesure, contre vos projections de postillons. L'incertitude est toutefois très grande avec les masques faits main, car ils ne sont pas testés. «L'effet protecteur de ces masques n'est pas prouvé mais, en tant que signal visuel, ils peuvent contribuer à garantir que les règles de distance sont respectées et que le porteur ressent moins de gêne au visage», déclare Lukas Jaggi, porte-parole de Swissmedic, l'Institut suisse des produits thérapeutiques.
Peut-on aussi me mettre un foulard sur son visage?
Le foulard doit être aussi serré qu'un masque, alors à peu près la même chose s'applique en termes d'efficacité qu'un masque fait maison en tissu: un certain degré de protection pour les autres; une protection pour soi-même seulement si tout le monde le fait. Ces tissus peuvent en effet offrir un certain degré de protection. Ils représentent une barrière qui empêche ses propres gouttelettes d'être projetées fortement dans l'environnement. Les agents pathogènes de l'extérieur ont également davantage de peine à atteindre la bouche et le nez. Toutefois, les experts mettent en garde contre une utilisation abusive.
Quel est le risque lié au port d'un masque?
Un masque ne vous dispense pas de respecter les règles habituelles pendant cette pandémie. Il ne faut pas céder à un faux sentiment de sécurité: même avec un masque, la distance sociale et le lavage des mains fréquent restent essentiels. Un masque peut toutefois aider à réduire le nombre de contacts de ses mains avec son propre visage. Selon l'Institut Robert Koch, le masque ou «une autre forme de barrière» pourrait conduire à ce que «la règle de la distance ne soit plus respectée ou que l'hygiène des mains ne soit plus mise en œuvre». Sinon, les experts expliquent que, tant que la question de savoir s'ils assurent effectivement une protection efficace contre le nouveau coronavirus n'aura pas été clarifiée, le principe de «même si cela n'aide pas, cela ne nuit pas» s'applique. Adrien Burch, microbiologiste à l'Université de Californie à Berkeley, préconise donc lui aussi le port du masque. Dans le cas des Sars, auxquels le virus Sars-CoV-2 actuel est lié, ils auraient fourni une protection significative – à la fois les simples masques d'hygiène et les masques FFP.
Doit-on porter un masque quand on fait du jogging?
Les règles de distance s'appliquent également au jogging. Si possible, vous devez donc courir là où il y a peu de monde et respecter les règles de distance normales. Il n'y a donc aucune raison de porter un masque, ce qui pourrait rendre la course plus difficile. Par mesure de précaution, vous ne devez pas courir trop près derrière un autre coureur. Il est donc préférable de courir côte à côte plutôt que l'un derrière l'autre. Ou alors de façon légèrement décalée.
Les enfants doivent-ils porter un masque?
Les enfants de moins de 2 ans ne doivent pas porter de masque. Pour les enfants de maternelle et les écoliers, cela peut avoir un sens dans certaines situations en public ou en contact avec des groupes à risque. Cependant, il est plus difficile pour les petits enfants de suivre les règles de bon usage des masques. Les enfants en bonne santé n'ont pas besoin de masque car ils ne tombent presque jamais gravement malades du Covid-19.
Doit-on porter un masque à la maison?
Il est logique de porter un masque à la maison si vous êtes vous-même malade et que vous voulez protéger ceux qui habitent avec vous contre les infections. Un masque à la maison peut également être utile si vous vivez avec une personne qui appartient à un groupe à risque. Vous pouvez réduire le risque d'infection pour cette personne en portant vous-même un masque.
Y a-t-il assez de masques?
Pendant de nombreuses semaines, il n’y avait pas assez masques en Suisse, c’est pourquoi la première priorité a toujours été de s’assurer que le personnel soignant en disposait en quantité suffisante.La pénurie semble maintenant avoir été comblée. Selon la ministre de la Défense Viola Amherd, la Confédération a acheté 100 millions de masques d’hygiène au début du mois d’avril. Les masques de protection sont très demandés dans le monde entier, a expliqué la conseillère fédérale. À l’heure actuelle, pratiquement seuls les États peuvent encore se procurer des masques. Le gouvernement suisse soutient donc les industries dans leurs achats. Parmi les masques de protection respiratoire (FFP2, FFP3), qui sont principalement réservés au personnel médical, la Suisse dispose d’environ 1,2 million d’unités en stock. A partir de la mi-mai, 80’000 à 100’000 d’entre eux peuvent être produits en Suisse chaque jour. Selon Viola Amherd, les machines de production sont arrivées en Suisse. «Il ne devrait plus y avoir de pénurie pour les masques», a déclaré Daniel Koch, de l’OFSP. Pour l’instant, il devrait y avoir suffisamment de masques.
Où peut-on acheter des masques?
Le Conseil fédéral a rappelé que le secteur de la santé comme les hôpitaux et les cabinets médicaux, les entreprises et les ménages privés doivent en principe se procurer eux-mêmes les masques. Mais comme ces derniers sont actuellement très demandés, la Confédération fait également des achats sur le marché mondial avec sa toute puissance financière. Près de 400 millions de francs suisses ont été budgétisés pour les masques d’hygiène pour la seule population. Dorénavant, la pharmacie de l’armée fournira un million de masques d’hygiène par jour aux détaillants pendant deux semaines. Ils les vendent au prix d’achat. Jusqu’à présent, 21 millions de pièces ont été distribuées aux cantons. Les stocks fédéraux actuels comprennent 18 millions de masques d’hygiène. Parmi les détaillants, Coop, Migros et Volg ont jusqu’à présent confirmé qu’ils allaient vendre des masques d’hygiène de la Confédération. Ils n’ont fourni aucune information sur le prix exact. Afin d’éviter l’achat de hamsters, une seule boîte de 50 masques par client et par achat est autorisée. Bien sûr, les clients pourraient revenir après avoir quitté le magasin et acheter une deuxième boîte, écrit un porte-parole de Migros. «Nous ne jouons pas aux policiers.» Bientôt, Coop proposera dans sa boutique en ligne des masques que le grossiste s’est lui-même procuré sur le marché. Il en va de même pour Migros, qui proposera certains masques via les boutiques en ligne de ses filiales Do it + Garden et Galaxus. De nombreuses pharmacies vendent désormais aussi des masques d’hygiène simples.